Voici une note que j’ai tardé à publier, toujours chargé par l’émotion de la disparition de Johnny. Ce poster offert en page centrale par Télé 7 jours pour consoler les coeurs occupe une place de choix sur un mur de water.
Hans Peter Ziereisen est un grand fondu, un original, un côté sorcier mystérieux à la Emmanuel Reynaud. Même lumière dans l’oeil aussi. Il cultive des cépages rouges qui marchent bien dans ce coin d’Allemagne niché entre la France et la Suisse, comme le pinot noir et la syrah. Le style du domaine est axé sur une belle acidité et une belle fraîcheur, avec une maturité qu’on ne souhaite pas très poussée, voire poussée tout court. Des vins nerveux, droits et francs, mais avec de très jolies personnalités, de la profondeur et sur les meilleures cuvées, la race des grands vins.
Niveau blanc, Ziereisen produit un chasselas blanc qu’il vend 130€! Un ami sommelier de Paris m’avait averti: « c’est un Montrachet ce truc-là! ». Dégustant le vin, je saisissais ce qu’il voulait dire: un vin impressionnant de structure ET d’opulence.
Mais ce jour-là, c’est sur le pinot blanc de base du domaine que je me suis penché:
J’aime beaucoup le pinot blanc pour son élégance, son onctuosité qui ne verse jamais dans le pataud, son mariage heureux avec de légers arômes toastés et les beaux moments qu’il sait proposer à table.
A l’image du sémillon par exemple, ce n’est pas un cépage très aromatique, avec un nez qui vous explose à la figure. Les arômes sont discrets, mais nobles (lait d’amande, fleurs blanches) et en fonction de la maturité les arômes fruités oscillent entre le citron et les fruits blancs et jaunes murs tels le brugnon, la mirabelle ou la pêche jaune.
Cette entrée de gamme est construite sur un profil acide et tonique, fermentation spontanée et 11 mois d’élevages en vieux foudres.
La robe est jaune grise et limpide. Après aération, le nez s’ouvre sur de jolies nuances de citron jaune et vert. Un peu de fumé et d’amande apparaissent à l’agitation.
La bouche attaque sur une matière assez ample, proposant un joli gras. Une acidité saillante et acérée vient trancher cette matière et donne du rythme à l’ensemble. Les arômes sont d’une grande précision et pureté, sur ces nuances citronnées et d’amandes.
La finale, citronnée et saline, appelle à se resservir.
Un vin pour amateur de jus tranchants, mais qui devrait trouver un très joli point de rencontre avec un met un peu gras comme du saumon ou une viande blanche en crème.